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  • : Le Blog de Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
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  • Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
  • Journaliste et écrivain béninois engagé. Auteur des livres: Liberté et Devoir de Vérité (mai 2008), Scandales sous Yayi (décembre 2008) et 2011...?! Chroniques d'une élection annoncée fatidique (décembre 2009)
  • Journaliste et écrivain béninois engagé. Auteur des livres: Liberté et Devoir de Vérité (mai 2008), Scandales sous Yayi (décembre 2008) et 2011...?! Chroniques d'une élection annoncée fatidique (décembre 2009)

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 10:51

Faire de la politique pour s’enrichir ou pour construire la cité ?

 

Pourquoi faire de la politique ? Ou pourquoi fait-on de la politique au Bénin ? Telle devrait être la question à se poser après avoir lu certains de mes confrères, dont les livraisons de ce lundi 30 septembre donnant à lire des frasques attribuées à un député de la Majorité présidentielle, en quête d’un maroquin.

 

 

La politique, un idéal ? Un moyen de contribuer au développement de sa cité ? Un raccourci pour s’enrichir sur le dos du peuple ? En fonction des raisons qui les poussent à se lancer en politique, les acteurs publics devraient pouvoir se retrouver dans l’une ou l’autre des hypothèses. Mais, l’on a souvent déploré que chez nous, au Bénin, la politique apparaisse de plus en plus, sinon comme un raccourci pour s’enrichir, du moins comme le champ de tous les possibles et de tous les dévoiements. Si l’on en croit les livraisons de nos confrères mettant en situation un député de la Majorité présidentielle, pleurant pour un strapontin, l’on conviendrait bien que la politique est perçue comme instrument de jouissance et pas plus. Sinon, comment comprendre, si la scène relatée est vraie, qu’on en arrive à cette bassesse. Un député qui plus est ! Pleurnicher pour un poste de responsabilité, et rejeter un autre qu’on lui offrait malicieusement peut-être, sous prétexte qu’il n’y a rien à y bouffer ! Et, comble de gloutonnerie ou de bassesse, dénoncer d’autres responsables sous prétexte qu’ils ne vous ont rien donné ou presque pendant qu’ils étaient en poste ! Il est clair que pour certains, faire de la politique, c’est toujours se ménager un espace de visibilité et de bouffe. Mais le cas de ce député n’est certainement pas un épiphénomène. Combien ne sont-ils pas, en effet, à penser et à faire comme lui ?

Seulement, là n’est pas le plus important aujourd’hui puisque c’est du déjà su. Ce qu’on ne savait pas par contre, ce sont les prévarications attribuées au député par son collègue et challenger. Cette scène surréaliste rapportée par mes confrères a cet avantage qu’elle semble renseigner sur des pratiques passées qu’aurait eues le député. En effet, à d’autres postes de responsabilités moins importantes, il se serait comporté en véritable prévaricateur. La précision des faits dénoncés et les noms des personnalités citées, attestent de la gravité du comportement, s’il est avéré. Ailleurs, il n’en faudrait pas autant pour qu’une information judiciaire soit ouverte à l’encontre de l’auteur desdits faits, autant qu’à l’encontre des personnes qui l’auraient protégé et lui auraient permis même d’accéder à un autre poste. Si l’on peut, peut-être et à raison, penser que son collègue et challenger qui le dénonçait a pu être de mauvaise foi en le faisant pour des raisons purement politiciennes, le moins que l’on puisse retenir, c’est que les faits dénoncés sont graves, d’une gravité mâle, dans ce contexte où on prône la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. En effet, si les dénonciations ont été effectivement faites devant le chef de l’Etat, qui fait de l’imprescriptibilité des crimes économiques un de ses chevaux de bataille, le moins à espérer, c’est une enquête en bonne et due forme sur l’intéressé. Ses biens devraient être inventoriés pour voir s’ils sont proportionnels à ce que ses revenus peuvent lui permettre de réaliser, et pour qu’il en justifie les sources de financement, sa gestion passée au peigne fin, les chiffres comparés à ceux de ses prédécesseur et successeur immédiats, pour voir si un grand décalage s’observe. Même sa gestion de la mairie à scruter. Une telle démarche aiderait sans doute à crédibiliser davantage le gouvernement quand il proclame sa foi en la lutte contre la corruption. Et donnerait un signal fort quand à la volonté de traquer les prévaricateurs quelle que soit leur appartenance politique. Ou permettrait de laver, éventuellement, l’honneur du mis en cause.

Au demeurant, elle permettrait, dans une démarche pédagogique, de mieux renseigner sur la moralité de ceux qui nous dirigent ou aspirent à nous diriger.

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