Me Zakari Djibril Sambaou: Parti comme une étoile filante!

Me Zakari Djibril Sambaou: Parti comme une étoile filante !

C’est, toutes proportions gardées, une icône de la scène publique béninoise, notamment de la société civile qui s’en est allée. Me Zakari Djibril Sambaou, aux côtés d’autres acteurs, était en effet devenu une des figures de proue du mouvement associatif au Bénin, particulièrement dans les domaines de la promotion des droits humains et de la bonne gouvernance. Avec l’ONG Droits de l’Homme Paix et Développement comme avec FORS-LEPI, ou encore aux côtés de ses amis de WANEP, sans oublier l’Observatoire de la Déontologie et de l’Ethique dans les Médias (ODEM) dont il fut membre de la cinquième mandature, l’avocat fut un infatigable combattant de la liberté et de la justice. Parti, à 43 ans, voir si l’herbe est plus verte de l’autre côté ou si la lumière céleste est aussi éblouissante et prometteuse qu’on le dit, il disparaît comme une étoile filante. S’il est vrai que, comme dirait de façon prémonitoire Thomas Sankara parlant de lui-même, « La qualité d’une vie ne se mesure pas à sa longueur mais à son intensité », nul doute que celle de Zakari Djibril Sambaou, aura été bien intense, au regard de ses engagements multiformes en faveur de l’amélioration de la gouvernance dans notre pays, de la promotion des droits humains, du renforcement de la démocratie, et de l’effectivité de la liberté de presse. Sur tous ces champs de bataille, il n’était pas forcément le plus visible, sachant s’éclipser pour permettre aux autres aussi d’exprimer leurs potentiels, un tantinet discret même, mais fière et altière allure, son efficacité n’en était pas moins probante. C’est le genre de citoyen qui mériterait décoration et reconnaissance de l’Etat pour son engagement à la cause de la patrie, mais c’était aussi le genre de citoyen dont les prises de position, dérangeantes à souhait, les rendent suspicieux aux yeux des gouvernants qui, au lieu de prendre ce qu’il y a de positif dans leur combat, les voit plutôt comme des menaces potentielles. Et, après avoir, parfois, tenté en vain de les récupérer, finissent par s’en accommoder mais sans jamais baisser la garde. Sans jamais, en réalité, les considérer pour les valeurs ou pour l’idéal qu’ils portent. Me Zakari Djibril Sambaou s’éclipse définitivement désormais, à un moment où ses amis voudraient certainement pouvoir compter davantage sur lui, mais peut-être, aux côtés des astres dans le ciel, saura-t-il les éclairer plus que jamais et illuminer leur chemin…