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La Marche verte de 2007 contre la corruption, j'y étais. Et que de souvenirs... J'étais de tour (selon une rotation hebdomadaire à l'époque) à la présidence de la République pour rendre compte de la semaine d'activités du chef de l'Etat dans La Nation. Ce jour-là, après les audiences de la matinée, nous sommes revenus à la rédaction (mon collègue photojournaliste et moi) pour la pause avant de repartir dans l'après-midi. C'est là, sur le cours des 13h, que je découvre une bande annonce sur ORTB, invitant à la Marche verte contre la corruption. Je n'avais, certes, pas prévu de baskets pour faire quelques kilomètres de marche. Je ne pouvais non plus rentrer pour changer de chaussures au risque de revenir en retard. Mais, séduit par l'initiative au regard de la mauvaise gouvernance que nous reprochions tous à l'ancien régime, c'est avec bonheur que je pris place, quelques instants après, dans la Marche. Je croyais, et aujourd'hui encore je crois, que l'idée en elle-même était belle, nécessaire pour frapper les esprits et changer de cap. Mon papier publié le lendemain était simplement titré: "Inédit!. Nous avions donc marché quelques kilomètres dans la ville, le chef de l'Etat en bras de chemise, conduisant la Marche. Ce jour-là, certains de ses collaborateurs immédiats ne purent suivre le rythme. Quelques-uns marchaient un peu, montaient à bord de leurs véhicules et se faisaient avancer par leurs chauffeurs pour attendre notre cortège un peu plus loin. D'autres nous rejoignaient là où ils nous retrouvaient. J'en revois qui vivaient ça comme un calvaire tant la sueur leur perlait, leurs pieds étaient endoloris, ou la proéminence du ventre les desservait. D'autres étaient là bien malgré eux et leur visage ne montrait aucune joie d'être de la partie. Je m'entends dire alors à mon excellent confrère et ami Ozias SOUNOUVOU de la Télévision nationale que certains n'avaient pas leur place dans cette marche, car ils étaient certainement imbibés de corruption, que d'autres, après la Marche, s'y remettraient à coeur joie... Depuis lors, de l'eau, beaucoup d'eau, a coulé sous les ponts. Entre-temps, en commettant "SCANDALES SOUS YAYI" en décembre 2008, je me suis dit que c'était certainement une erreur d'avoir baptisé cette initiative "Marche verte" au lieu de "Marche rouge ou jaune", le vert étant signe de croissance et, peut-être d'"innoffensivité", alors que le rouge ou le jaune aurait traduit la lutte implacable ou le déclin. Car, à la vérité, depuis cette Marche verte, la corruption a-t-elle reculé dans notre pays? Bruno AMOUSSOU disait en substance: "En notre temps, on mangeait avec la cuillère, aujourd'hui c'est la louche". Et moi, je me demande même si de la louche on n'est pas déjà passé à la pelle voire à la bassine... Les scandales s'enchaînant les uns plus gros que les autres, comme des perles qu'on enfile... A votre avis?
